Le Grand Duc n°91 – Année 2023

Accenteur alpin, Rousserolle effarvatte, Alouette lulu et Tarier pâtre, Distance sampling, Fauvette mélanocéphale, Grive draine , Alouettes et Pipits du Sancy, Moineau soulcie …. Bonne lecture !

Le Grand Duc n°91 – Année 2023

A. Clamens, F. Guélin, F. Lovaty, E. Gaillard, J.P. Meuret, J.P. Dulphy, T. Brugerolle, G. Saulas
2023
Oiseaux
Revue naturaliste

Numéro 91 de 2023, complet : Grand-Duc912023-complet

1 L’Accenteur alpin (Prunella collaris) sur le Puy de Dôme (Puy-de-Dôme, France). Alex Clamens (PDF)

L’accenteur alpin (Prunella collaris) est un passereau typiquement montagnard qui niche aux étages subalpin, alpin et nival dans les Alpes, les Pyrénées, localement en Corse et dans le Massif central. En dehors de la saison de reproduction, les oiseaux se dispersent à basse altitude, en périphérie des Alpes et des Pyrénées, sur les falaises du littoral, les montagnes méditerranéennes et le Massif central. En Auvergne, la population nicheuse est très réduite, estimée à 5 couples maximum, sur les crêtes du Cantal (Cantal) et des Monts dore (Puy-de-Dôme). Le Puy de Dôme, volcan emblématique de la chaîne des Puys, fait partie de ces zones d’hivernage et le but de cette note est de faire un bilan de la présence de l’espèce sur ce site.

2 Répartitions, effectifs et densités de la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et du Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) en Grande Limagne (63 – 03) et en Auvergne en 2022. François Guélin (PDF)

34 transects ont été réalisés en 2022 le long de rases (fossés de drainage) en Grande Limagne (Départements du Puy-de-Dôme et de l’Allier) sur une zone de 800 km², totalisant un linéaire de roseaux de 27 km. Ces transects ont permis d’évaluer les densités de Rousserolles effarvattes et les sites accueillant les Bruants des roseaux en reproduction. Pour la Rousserolle effarvatte, la densité moyenne des 34 rases étudiées est de 22 chanteurs/km de roselière (avec quelques sites exceptionnels au dessus de 30 chanteurs/km), et notre estimation pour la Limagne entre 1500 et 2500 couples (Auvergne : 2 à 3000 couples). Pour le Bruant des roseaux, la situation est en dégradation inquiétante en Auvergne : notre enquête trouve une quinzaine de sites en Limagne pour 33 à 40 couples (Auvergne : 50 à 65 couples, nombre sous-estimé probablement mais très inférieur à ceux des années 2000).

3 Utilisation de la méthode « site occupancy » durant deux saisons de reproduction pour recenser l’Alouette lulu Lullula arborea et le Tarier pâtre Saxicola rubicola sur les Hautes Chaumes du Forez. François Lovaty (PDF)

Le recensement de l’Alouette lulu Lullula arborea et du Tarier pâtre Saxicola rubicola a été mené durant les saisons de reproduction 2021 et 2022 par la méthode « site occupancy » sur, respectivement, 579 ha et 206 ha de landes, de tourbières et d’accrues des Hautes Chaumes du Forez. Au centre de 38 rectangles de 465 m sur 445 m, un point d’observation a été répété lors de deux sessions en 2021 et 2022. La durée d’observation a été de dix minutes, fractionnée en cinq sous-périodes de deux minutes et deux sous-périodes de cinq minutes. L’analyse par un modèle N mixture des données recueillies sur deux ans confirme la bonne précision des estimations d’effectifs obtenues par cette méthode.

4 La Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) dans le marais de Lambre, site de Fossevelle (Puy-de-Dôme). E. Gaillard (PDF)

5 L’avifaune de plateaux agricoles granitiques au sud de Clermont-Ferrand – Estimation des populations d’oiseaux nicheurs communs au printemps 2019 par la méthode du Distance Sampling et comparaison de plusieurs méthodes et durées d’inventaire . J.P. Meuret & F. Guélin (PDF).

Au printemps 2019, des inventaires par points d’écoute exploités selon la méthode du Distance Sampling ont permis d’estimer les populations d’une vingtaine d’espèces de passereaux nicheurs communs sur les 24 km2 des plateaux granitiques de Cournols – Olloix – Montaigut-le-Blanc, secteur agricole de pâtures encore relativement préservé au sud du Puy-de-Dôme (63). Pour ces inventaires sur environ 100 points, de durées d’écoute de 5mn et 10mn, 2 équipes indépendantes ont travaillé l’une sur plans papier, l’autre avec l’application « Naturalist » pour smartphone, dans l’idée d’évaluer l’impact de ces variantes de protocole sur les estimations de population obtenues. Pour automatiser autant que possible le paramétrage, l’exécution et le dépouillement des très nombreuses variantes d’analyse des données de terrain suivant la méthode du Distance Sampling, un logiciel réutilisable ad-hoc a été développé. L’analyse finale des résultats obtenus semble montrer que les points d’écoute sur 10mn permettent d’obtenir des densité plus fortes et de meilleure qualité statistique que sur 5mn (même si cette comparaison est méthodologiquement sujette à caution), à l’inverse des relevés « au smartphone » sur 5mn, qui comparés aux relevés sur plans papier pour la même durée, sont entachés d’un déficit de données à courtes distances a priori problématique pour l’analyse des données en Distance Sampling.

6 L’avifaune de plateaux agricoles granitiques au sud de Clermont-Ferrand – Trente ans après, estimation des populations de quelques espèces des années 1990 par Distance Sampling et Indices Ponctuels d’Abondance. J.-P. Dulphy & F. Guélin (PDF)

Résumé : Suite à l’étude par Distance Sampling de l’avifaune de plateaux granitiques au sud de Clermont-Ferrand en 2019, les résultats d’un autre travail concernant la même avifaune, mais avec des points d’écoute, ont été réexaminés. Il s’agit d’une étude de la dynamique de l’avifaune sur 30 ans. Les résultats des points d’écoute ont été transformés en densités, avec, semble-t-il , une bonne précision. Elles ont atteint 40 à 50 mâles/ km² pour le Merle noir, la Fauvette à tête noire et la Fauvette grisette, soit 350 mâles pour l’ensemble de la trentaine d’espèces suivies. Pour 29 espèces, 8 sont en déclin, 14 en expansion, et 7 apparemment stables. Par ailleurs plusieurs espèces ont disparu au fil du temps: Chevêche d’Athéna, Tarier des prés, Pie-grièche-grise, Bouvreuil pivoine, Traquet motteux, Fauvette Orphée.

7 – Premières nidifications de la Fauvette mélanocéphale (Curruca melanocephala) dans le Puy-de-Dôme (63) – Thibault Brugerolle , Gilles Saulas (PDF)

Depuis 2021, la Fauvette mélanocéphale se reproduit dans le centre du département du Puy-de-Dôme. Elle occupe des sites où la végétation est dominée par des buissons épineux sur des coteaux thermophiles à faible altitude. Deux à trois couples étaient présents en 2021 (dont deux nichèrent de manière certaine) et deux en 2022. Les observations en période internuptiale se multiplient aussi. Pour autant, malgré le réchauffement climatique global qui est profitable à l’espèce, il est impossible aujourd’hui d’affirmer qu’elle va durablement s’installer dans ce département en raison d’hivers pouvant encore être rigoureux et provoquer une forte mortalité. De même, la diminution des habitats favorables à l’espèce sur les coteaux thermophiles par suite d’une déprise agricole déjà ancienne conduisant à une fermeture de plus en plus forte du milieu, ajoutée au morcellement dans l’espace de ces mêmes habitats, pourrait freiner le développement d’une population.

8 – Recensement de la Grive draine (Turdus viscivorus) dans une pessière-sapinière du Livradois-Forez – François Lovaty. (PDF)

La Grive draine Turdus viscivorus a été recensée par la méthode de cartographie des territoires au printemps 2023 sur 70 ha de pessières-sapinières traitées en futaies irrégulières, en forêt domaniale du Breuil, située aux environs de 1000m d’altitude en Haute-Loire. Un effectif de 14 cantons sur 70 ha est constaté. Cette densité est nettement plus élevée que celles obtenues par le passé à de plus basses altitudes dans des chênaies d’Auvergne. Un coefficient de conversion a été calculé à partir des trajets effectués en IKA. Il permettra d’inventorier plus facilement les importantes superficies de résineux existant en Livradois-Forez.

9 – Variations des populations de Pipits et d’Alouettes sur le Plateau du Guéry entre 2014 et 2023. (PDF)

Deux recensements basés sur des méthodes différentes (Quadrat, Transect) réalisés en 2014 et 2015 puis renouvelés exactement dans les mêmes conditions en 2023 sur le plateau du Guéry (63) entre 1200 et 1500 m d’altitude, montrent une augmentation substantielle des populations d’Alouette des champs Alauda arvensis et une baisse très forte du Pipit farlouse Anthus pratensis. Cette dernière espèce pourrait être touchée à ces altitudes par le réchauffement climatique et son impact sur ses habitats préférentiels : nous constatons la diminution sur le plateau du Guéry des landes herbacées à callune et myrtille, sensibles à la baisse d’humidité des sols et à la diminution de l’enneigement printanier. Le pâturage pourrait potentiellement accentuer le problème.

10 – Suivi interannuel de la population de Moineau soulcie (Petronia petronia) à la Sauvetat (63) en 2023. (PDF)

Le point sur l’évolution de la plus grosse colonie de Moineau soulcie d’Auvergne, dans le département du Puy-de-Dôme, population suivie depuis 2009.

 

Le Grand Duc : revue scientifique de la LPO en Auvergne - ISSN 0154-2109
Responsable de publication : Marie-Paule de Thiersant - Rédacteur en chef : François Guélin
Secrétaire de rédaction : Jean-Pierre Dulphy - Contact : jp.dulphy (chez) orange.fr
PAO : Sylvie Lovaty, Jean-Philippe Meuret - Diffusion : Robert Guélin

Instructions aux auteurs : Cliquez ici